lundi 21 septembre 2009

Résineux qui rient et feuillus qui pleurent


La saison des ventes d'automne bat son plein. Les forestiers sont suspendus aux lèvres des commentateurs et analystes de la conjoncture du marché du bois. Si les résineux bénéficient d'une reprise technique actuellement, les feuillus et notamment les chênes s'enfoncent dans la crise dans les ventes de bois publiques. Forêts & Bois de l'Est tire particulièrement bien son épingle du jeu dans ce marasme, son mode de vente par contrats d'approvisionnement lui permet d'amortir cette dégringolade.


Une confirmation semble se préciser, il s'agit d'une légère reprise dans le résineux. La dernière vente de Levier a montré une légère remontée des cours par rapport au début de l'année. La demande est plutôt forte dans la Région grace à la mise en route de nouveaux outils de sciage ou à la restructuration d'entreprises qui ont connu des difficultés ces derniers mois.


La scierie Franc Comtoise devrait donc prendre des parts de marchés dans les mois qui viennent et engendrer une demande accrue de matière première. Cette inversion de tendance est à mettre en particulier à l'actif de scieurs comtois d'une nouvelle génération qui ont compris comment se battre pour maintenir à long terme une industrie du sciage dans notre région et préparer le boum attendu de la construction bois.


A plus court terme les commandes ont repris chez les scieurs grace à un bon taux de mise en chantier de constructions neuves depuis le mois d'avril conjugué à une faiblesse des stocks chez les négociants en matériaux.


Il y a donc des raisons d'espérer dans la situation actuelle qui permet de vendre à un prix, sinon exceptionnel, assez correct actuellement. Il est donc important de profiter de cette reprise dès maintenant même si elle n'est que modérée, car les nuages à l'horizon ne sont encore tous dissipés. Il n'est en effet pas certain que les choses aillent vraiment mieux avant de nombreux mois.


En effet, si les mises en chantier sont allées bon train, les permis de construire quant à eux ont connu une chute sévère ces derniers temps. L'augmentation du chômage dont on sait qu'il n'est pas près de décroître et la frisolité des banques ne devraient malheureusement pas inverser cette tendance.


Les commandes et le prix des sciages a donc peu de chance de réellement s'envoler à courte échéance.


Côté feuillus c'est beaucoup, beaucoup plus dur. La dernière vente d'Ornans a été catastrophique. Au tiers de la vente le taux d'invendus atteignait 54% et les acheteurs ont alors décidé de quitter la salle considérant que les prix de retrait étaient surévalués. Et pourtant l'érosion des prix était déjà sévère à environ - 20%.


On le voit à travers les multiples incidents qui émaillent désormais plus d'une vente publique sur trois, ce mode de commercialisation pose de plus en plus de problèmes.


Les scieurs et exploitants ont surpayé les bois, notamment en chêne, la saison dernière. Ils connaissent aujourd'hui les pires difficultés à équilibrer leurs comptes car au lieu de poursuivre leur mouvement régulier de hausse, les marchés des produits sciés ou des grumes livrées en scierie s'est brutalement enrayé. Le balancier du prix de vente des bois est lui même reparti dans l'autre sens et les ventes telles qu'elles sont pratiquées amplifient la chute. L'exemple de la vente d'Ornans est tout à fait caractéristique de ce système devenu pervers pour les clients qui sont en train de perdre tout ce qu'ils ont gagné les années précédentes et pour les vendeurs qui sont exactement dans la même situation.


Ajoutons à cela que ce mode d'organisation est extrêmement coûteux (organisation des ventes, 10 lots estimés en moyenne pour 1 acheté, mobilisation énorme de trésorerie, ...) et on aura compris qu'il ne peut que pénaliser l'ensemble de la filière sur la durée.


A l'inverse, le système basé sur les contrats d'approvisionnement comme le prône les coopératives depuis plus de 20 ans et désormais l'Office National des Forêts, fait office de formidable amortisseur à la chute des cours. Les engagements sont là de long terme, ils permettent à chacun des acteurs de faire des économies de fonctionnement, de se préparer de façon anticipée aux évolutions et de rechercher ensemble l'amélioration globale de la valeur ajouté et son partage équitable.


Si ce système a pu sembler un peu moins performant sur les produits phares pendant la période d'euphorie, il fait preuve aujourd'hui d'une grande efficacité. Sur la durée, le résultat est très favorable aux vendeurs comme aux acheteurs car il permet en plus des économies de bien valoriser l'ensemble des produits des coupes, ce qui n'est pas toujours le cas des ventes en bloc et sur pied.


Il n'y a donc aujourd'hui aucune raison de renoncer à vendre. Il faut le faire dans un cadre le mieux organisé et le mieux sécurisé possible, comme celui que propose la coopérative. N'hésitez donc pas à prendre contact avec votre technicien habituel ou de joindre les bureaux de la coopérative au 03 84 77 14 01.

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