L'interprofession du bois de Franche Comté (l'ADIB) est à l'initiative d'une étude qui tombe fort à propos. Elle concerne la stratégie des scieries régionales pour assurer leur développement dans les prochaines années et prochaines décennies.
Elle a confié ce travail à un cabinet spécialisé en stratégie économique qui a communiqué le résultat de ses travaux et de ses enquêtes à Roulans (25) le 8 juillet dernier devant la profession, l'administration et les élus.
Commençons par saluer cette initiative au moment où le bois semble promis à un bel avenir mais aussi à une période difficile pour les scieries régionales qui doivent se remettre en cause pour suivre les bonnes voies d'évolution. Il en va de leur survie à terme mais aussi du développement de toute la filière bois régionale.
Premier enseignement de cette étude, qu'elles soient feuillues ou résineuses, les scieries comtoises sont confrontées à des problématiques très similaires.
L'approvisionnement sur lequel focalisent de nombreux chefs d'entreprises n'est sans doute pas le premier problème à résoudre. La position du plus grand nombre consistant à se préoccuper de l'amont de leur métier plutôt que de s'intéresser à l'aval est un frein au développement. Cela laisse place à la concurrence de plus en plus exacerbée des concurrents de taille et de compétitivité beaucoup plus importante dans les régions ou pays voisins.
L'étude préconise d'investir dans l'innovation, le marketing, la force de frappe commerciale. Elle indique également que les chefs d'entreprises sont plus techniciens que managers et suggère donc de les pousser à se former plus à la gestion.
Les scieries comtoises et leurs dirigeants ont toutefois de nombreux atouts à faire valoir. Ce sont des entreprises plus performantes que la moyenne française et ce secteur jouis d'une excellente image. Beaucoup d'entre elles ont parfaitement exploité des niches et en ont parfaitement tiré partie. Mais les niches sont peu nombreuses et on ne peut survivre à plusieurs sur chacune d'elle. Si les scieries les plus artisanales pourront dans la durée continuer d'exploiter ce "filon". Les scieries semi industrielles sont gravement menacées à terme.
Il convient donc pour elles de voir leur avenir dans des opérations d'alliances, pour se doter d'une capacité financière suffisante et ainsi investir, intégrer plus à l'aval la filière, ainsi capter de la valeur ajouté et enfin améliorer sa compétitivité.
Les alliances préconisées sont multiples et chacun devrait pouvoir trouver "chaussure à son pied" : mutualisation de moyens, investissements avals en commun et bien sûr fusion-acquisition.
Pour terminer, le rapport met l'accent sur la nécessité, pour la profession, de se doter d'un plan d'action et pour les financeurs publiques d'accompagner celui ci pour reprendre l'avance perdue par les scieries comtoises vis à vis de leurs concurrents.
L'ADIB va donc désormais plancher sur ce plan d'action qui devrait servir de tremplin à tout un pan de l'économie forestière régionale, le plus important de tous.
On l'a vu dans cette analyse, beaucoup de choses sont à faire à l'aval. Mais l'approvisionnement en bois devra lui aussi être assuré de façon performante. Les producteurs forestiers, publics et privés ont là un rôle considérable à jouer et doivent s'organiser pour assurer cet approvisionnement dans les meilleures conditions, tout en bénéficiant de l'amélioration de la valeur globalement générée par l'ensemble des maillons de la filière.
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Il y a 9 ans
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